Je suis une fan de Pat Parelli. Cet homme a développé une méthode qui permet d'apprendre aux gens à apprendre aux chevaux, ce qui est vraiment une idée géniale.
La méthode PNH, par le travail à pied avant de monté le cheval permet de mieux comprendre le fonctionnement du cheval et ensuite, de mieux se comporter en selle. Toutes les grandes écoles d'équitation ont utilisé le travail à pied. Pat l'a remis au goût du jour et l'a en plus rendu ludique avec ses "sept jeux" dont voici les 3 premiers.
1. Le jeu de l'amitié :
Ce jeu a pour but de prouver à votre cheval que vous ne lui feriez pas de mal, même si vous le pouviez. Plutôt que de le caresser simplement, ou d'aller et venir calmement autour de lui, il s'agit de l'exposer à des situations qui lui font peur, afin de lui prouver que ces situations ne vont pas lui faire de mal.
Commencez par le caresser absolument partout, et pas seulement sur la tête ou l'encolure. On entend trop souvent des cavaliers dire "mon cheval est adorable, mais il ne supporte pas que je lui touche les oreilles", par exemple, et s'en accommoder ! Ce que vous n'accepteriez pas de votre chien ou de votre chat, pourquoi l'accepteriez-vous de votre cheval ? S'il a confiance en vous, il doit accepter d'être touché partout, même sur ses points sensibles.
Aussi souvent que possible, testez la gentillesse et la coopération de votre cheval : caressez-le sur tout le corps avec vos mains nues ou un sac en plastique crissant ; lancez une longe autour de ses jambes, par dessus son dos et sa tête ; jetez un tapis de selle, ou encore un imperméable, plusieurs fois de suite sur son dos ; sautillez et gambadez tout autour de lui... Il y a des centaines de façons de jouer à ce jeu, que vous développerez au fil de votre expérience. Le secret est d'adopter un rythme régulier, car cela donne confiance au cheval en lui permettant d'anticiper. Conservez ce rythme jusqu'à ce que votre cheval réalise qu'il n'y a, en fait, rien d'inquiétant, et qu'il soit capable de rester parfaitement immobile. Enfin, prenez garde à ce que la longe soit assez lâche, afin qu'il ne se sente pas prisonnier.
Il est conseillé de pratiquer ce jeu en intermède entre les six autres, pour rassurer votre cheval et maintenir l'équilibre entre la dominance et l'amitié.
2. Le jeu du porc-épic :
Les chevaux ont un "reflexe d'opposition" inscrit dans leurs gènes, qu'ils utilisent lorsqu'ils sont pris au piège. Il s'agit de leur instinct à se débattre contre toute pression, quelle qu'elle soit (licol, mors, jambe...), et à tenter de le repousser par la force. C'est la raison pour laquelle de nombreux chevaux "tirent", ou encore ont la hantise des petits espaces comme les vans : ils sont claustrophobes, et cette attitude correspond à une stratégie de survie.
Le jeu du porc-épic apprend à votre cheval à céder ou à s'écarter de la pression, en l'occurrence celle de vos doigts. Mais au lieu d'effectuer un mouvement répétitif comme le font la plupart des gens, il faut, au contraire, exercer une pression continue. Le cheval va alors comprendre qu'en prenant lui-même la responsabilité de s'écarter de la pression, il trouve son propre confort.
Attention : les chevaux sont très forts à ce petit jeu, ils vous défient pour voir qui cédera le premier ! Ancrez vous donc solidement les deux pieds dans le sol, et assurez vous qu'au moment précis où votre cheval bouge, il sera immédiatement délivré de la pression. Commencez par une pression très douce du bout des doigts, puis augmentez lentement et régulièrement la pression, jusqu'à ce que vous sentiez votre cheval céder. Dès qu'il cède (même un infime déplacement), caressez le point sur lequel vous avez pressé. Vous verrez que, rapidement, votre cheval sera perceptible à une très légère pression, et n'offrira plus aucune résistance. Si c'est un cheval qui a tendance à "bousculer", utilisez au début un objet dur que vous tiendrez entre vos doigts.
Progressivement, vous devriez être capable de le mobiliser vers l'avant, vers l'arrière, sur les côtés, et de lui faire baisser et lever la tête, rien qu'avec la pression modérée et continue de vos doigts. Assurez vous qu'il accompagne la pression (et non qu'il l'a fuit) et qu'il s'immobilise lorsque vous caressez les endroits en question.
3. Le Jeu de la conduite :
Les chevaux se chassent constamment les uns les autres, d'un regard, d'un mouvement d'oreille, d'un claquement de la queue ou en levant un postérieur. Ce langage corporel signifie clairement : " Si tu ne t'écartes pas, tu vas connaître le goût de mes dents ou de mon sabot !"
Le jeu de "chasse-chasse" vient après celui du porc-épic, car le cheval doit apprendre à s'écarter de votre pression physique avant votre pression mentale. Il s'agit d'un langage de la suggestion, il va automatiquement se heurter à la pression physique d'une longe qui tournoie, d'une cravache levée ou de votre main.
Vous ne cherchez pas à le heurter. Mais s'il ne s'écarte pas, cela va le heurter... Il y a là une nette différence que le cheval comprend parfaitement !
Si vous frappez un cheval avec intention, il vous en voudra et se rebiffera peut-être. Pire encore, il ne comprendra pas la punition. Mais si vous lui suggérez qu'il s'écarte d'un objet physique et qu'au lieu de le faire, il fonce droit dedans, il apprendra par lui-même qu'il aurait mieux fait de s'en écarter. Le fait de se heurter (ou non) est sous sa responsabilité, ce n'est pas à vous qu'il s'en prendra, et il s'écartera, de lui-même, à la seconde ou à la troisième fois. Ne commettez par l'erreur de mentir à votre cheval, en lui faisant croire qu'il va se heurter à l'objet physique, et en ôtant celui-ci au dernier moment. Le cheval penserait que vous ne respectez pas le contrat, que vous n'allez pas au bout de vos suggestions, et cela l'empêcherait de vous respecter. Il a besoin de savoir que son leader ne ment pas, qu'il est loyal et juste - exactement comme le serait le cheval dominant.
Entraînez vous à faire reculer votre cheval en secouant vos doigts dans sa direction (comme si vous envoyez de l'eau) ; placé au niveau de l'épaule, suggérez lui d'éloigner la tête en pointant un doigt vers son oeil ; enfin toujours dans la même position, faites-le pivoter sur son arrière-main de telle sorte qu'il se retrouve face à vous. Pour cela, faites tournoyer le bout de la longe en direction de sa croupe que vous tapoterez éventuellement au passage. Lorsqu'il vous fait face, caressez lui la tête, laissez lui réaliser qu'il a fait ce que vous souhaitez, puis recommencez. Au bout de quelque temps, votre cheval se déplacera automatiquement pour vous faire face, dès que vous dirigerez un regard appuyé sur son arrière-main.
Bon jeux.